Vous n’êtes pas un cas isolé, même si…vous êtes un jeune qui vit avec le cancer
Le planchiste et athlète olympique canadien Max Parrot a dû mettre sa vie et sa carrière en veilleuse quand il a appris qu’il était atteint d’un lymphome de Hodgkin. Aujourd’hui, il raconte son histoire pour aider d’autres jeunes qui vivent avec un cancer du sang.
Jeudi 2 septembre 2021
Société de leucémie et lymphome du Canada
Globe Content Studio
Le planchiste et athlète olympique canadien Max Parrot a dû mettre sa vie et sa carrière en veilleuse quand il a appris qu’il était atteint d’un lymphome de Hodgkin. Aujourd’hui, il raconte son histoire pour aider d’autres jeunes qui vivent avec un cancer du sang.
En 2018, Max Parrot réalisait son rêve en tant que planchiste professionnel : il venait tout juste de remporter une médaille d’argent en slopestyle aux Jeux olympiques de PyeongChang, en Corée du Sud. Il voyageait régulièrement et s’était rendu, par exemple, au Colorado, en Suisse, au Japon et en Nouvelle-Zélande pour participer à des compétitions et s’entraîner.
Puis, en octobre 2018, il a senti qu’il avait une bosse de deux centimètres de long sur le côté gauche de la gorge, mais il ne savait pas exactement depuis quand elle s’y trouvait.
« Je devais passer quelques semaines au Yukon et en Chine pour des entraînements et une compétition, alors je n’avais pas le temps de consulter un médecin, explique Maxime. Je n’étais pas trop inquiet, parce que c’est normal pour moi, quand je couve un rhume, d’avoir les ganglions enflés. » vÀ la fin de novembre, la bosse était toujours présente. Le lendemain de son retour de la Chine, Max est allé voir son médecin, qui l’a envoyé passer une biopsie d’urgence. À ce moment, Max a appris de son médecin qu’il avait peut-être un cancer, ce qui lui a causé tout un choc. Il était même possible qu’il n’y survive pas.
« Ma première pensée a été pour ma carrière, raconte-t-il, parce que c’est mon travail, mon rêve, ma passion. C’est ce que j’adore faire. De toute ma vie, je n’avais même jamais raté une compétition à cause d’une blessure. »
La biopsie a confirmé que Max avait un lymphome hodgkinien de stade II – une forme de cancer qui touche le système lymphatique – situé dans la partie supérieure de son corps. Le médecin de Max lui a annoncé qu’il avait 85 % de chances de survivre à la maladie. « Je me suis senti chanceux », se souvient Max. « Ça m’a requinqué et j’ai eu la conviction que j’allais passer à travers. »
Au début de 2019, Max a commencé sa chimiothérapie, avec des traitements aux deux semaines, de janvier à juin. Son médecin lui a indiqué que c’était une bonne idée de rester actif durant le traitement, ce qui a été un soulagement pour un athlète comme Max.
« J’allais encore un peu au gym pour faire des entraînements vraiment légers », raconte-t-il. « J’ai fait du snow quelques fois pendant l’hiver, mais après deux descentes, j’étais complètement vidé. Mes jambes brûlaient, et on ne parle même pas d’aller sur la piste et de faire des manœuvres. »
Au fur et à mesure qu’il avançait dans sa chimiothérapie, Max se sentait de plus en plus épuisé. À la fin, il ne pouvait pratiquer aucun sport et passait la majeure partie de son temps au lit.
Heureusement, il a bien répondu à la chimiothérapie. Trois semaines après avoir terminé son traitement, Max a subi des tests et a appris alors que le cancer avait disparu. « Je n’en avais plus aucune trace dans mon corps. C’était une très bonne nouvelle pour moi. »
Des défis uniques pour les jeunes
Même si un diagnostic de cancer du sang est une annonce difficile à tout âge, il peut avoir des répercussions différentes chez les jeunes, souligne Karine Bilodeau, infirmière en recherche à l’Université de Montréal qui se spécialiste dans les soins aux jeunes adultes atteints d’un cancer.
« On n’est pas censé penser à la mort quand on est adolescent ou dans la vingtaine, déclare-t-elle. On pense que l’avenir est infini et que tout est possible. Mais là, le jeune doit se rendre à l’hôpital pour recevoir des traitements. C’est vraiment difficile. »
Elle précise : « Certaines personnes atteintes d’un cancer du sang sont encore aux études ou viennent tout juste d’avoir leur premier enfant. Des jeunes vont craindre de ne pas pouvoir faire leurs travaux scolaires ou participer aux activités sociales. Ils se posent des questions sur les relations amoureuses ou intimes, sur la possibilité de réaliser leurs aspirations professionnelles. Ils peuvent se sentir gênés devant les changements qu’ils subissent dans leur apparence ou leurs habiletés, ou bien ils sont réticents à fréquenter leurs amis durant le traitement ou après.
« C’est bouleversant d’avoir un cancer du sang, parce que vous devez mettre votre vie en veilleuse », ajoute l’infirmière.
Afin d’aider les jeunes hommes et les jeunes femmes atteints d’un cancer du sang à garder leur confiance pendant leur traitement, la Société de leucémie et lymphome du Canada (SLLC) a créé un comité consultatif national pour les adolescents et les jeunes adultes (« AYA » pour Adolescent and Young Adult) qui a pour mandat de prioriser leurs besoins. Un nouveau site Web qui s’adresse spécialement aux adolescents et aux jeunes adultes sera lancé l’automne prochain. Il contiendra un blogue, de l’information et de nombreuses ressources destinées aux jeunes adultes, dont des renseignements sur le soutien par les pairs. La SLLC a également créé une série de balados qui s’adressent tout particulièrement aux jeunes, notamment une conversation franche avec Max Parrot. Un autre balado aborde le retour au travail ou aux études après les traitements.
Selon Karine Bilodeau, certains pensent peut-être que la vie revient à la normale après un cancer, mais ce n’est pas toujours aussi simple.
Une nouvelle perspective
Presque immédiatement après avoir appris que son cancer avait disparu, Max Parrot s’est donné un objectif ambitieux – gagner une médaille d’or aux X Games, en Norvège, qui se déroulaient en août 2019, à peine deux mois plus tard. Il a repris graduellement sa routine d’entraînement pour reprendre de la force, et son dur travail a porté ses fruits. Max a remporté l’or à l’épreuve du Big Air (grand saut).
« J’étais vraiment heureux, se souvient Max. C’était gratifiant de retourner sur les pentes, et ma médaille, c’était la cerise sur le gâteau. »
Bien que cette victoire soit un sommet dans sa carrière, Max estime qu’avoir survécu à un cancer du sang lui a donné une nouvelle perspective dans la vie. Il se rappelle comment, quand il a reçu son diagnostic, sa première pensée est allée à sa carrière.
« J’aurais aimé ça, à ce moment-là, penser à quelque chose d’autre que juste à ma carrière, déclare-t-t-il. Même si le snow, c’est ma passion, il y a tellement plus que ça dans la vie. »
Désormais, Max croit que sa vie respecte un meilleur équilibre : « Avant, j’avais l’habitude de toujours dire ‘oui’ à tout, ce qui fait que j’avais un horaire très, très plein. Maintenant, je me réserve beaucoup plus de temps pour moi. »
Max continue de s’entraîner pour les prochains Jeux olympiques, qui auront lieu à Beijing, l’an prochain, mais il se consacre aussi à d’autres projets. Par exemple, il est copropriétaire de la brasserie moderne – Le Numéro 7 et fait énormément de bénévolat pour la SLLC. Il vient d’enregistrer un balado pour le site Web de la SLLC, où il décrit son expérience face au cancer du sang, dans l’espoir que son histoire puisse aider d’autres jeunes qui vivent la même situation.
Et ce qui est le plus important, il profite pleinement de chaque instant.
« Je sais maintenant que la vie est un cadeau, » conclut Max.
Vous pouvez écouter le balado de Max Parrot et trouver plus de contenu destiné aux adolescents et aux jeunes adultes cliquez ici.